Annoncée lors d’une conférence de presse à Paris le 17 avril dernier, l’opération Occitanie Rail Tour vient d’être dévoilée et lancée officiellement.
Une vraie bonne nouvelle qui fait suite à une longue liste d’informations négatives concernant l’aménagement du territoire et une bonne vingtaine d’années de stagnation, voire de régressions en ce domaine.
Elle a également le mérite de représenter l'une des rares véritables avancées significatives sur nos territoires depuis la réforme ayant conduit au redécoupage administratif de 2016, n’ayant pas atteint les objectifs fixés comme l’explique Philippe Subra sur le site Vie publique.
Par ailleurs, cette initiative permet de se singulariser vis-à-vis de certaines politiques menées par d’autres Régions…, ce qui pourrait obliger celles-ci à revoir quelques uns de leurs choix et leurs stratégies.
Alors, ne boudons pas notre plaisir !
Une approche clairement sociale
Tout d’abord, il convient de saluer l’aspect social indéniable de cette opération qui s’adresse aussi bien aux résidents qu’aux touristes, mais surtout aux foyers modestes, aux jeunes, ou aux personnes de 60 ans et plus.
En effet, elle présente une politique de petits prix complétant le dispositif des trains à 1 euro le premier week-end de chaque mois, avec le PASS ORT à 10 euros par jour, quelque soit le trajet effectué - jours fériés compris.
Par ailleurs, le dispositif prévoit également d’offrir tous les voyages à 1 euro pour les jeunes de moins de 26 ans du 14 juillet au 15 août, des réductions pour les groupes composés de 3 à 5 personnes, et pour les personnes de plus de 60 ans résidant en Occitanie selon la formule simple : plus je voyage, moins je paye.
Côté social toujours, il convient d’observer que ces petits prix, en permettant au plus grand nombre de se mouvoir, facilitera l’accès aux loisirs à des publics qui ne pouvaient se les offrir auparavant, et devrait contribuer à voir se développer des offres alternatives générant une microéconomie porteuse d’emplois locaux et de proximité.
©Photo ci-contre : Jean-Pierre Lamic
Quand l’Occitanie dépoussière la SNCF et remet en question les choix du passé
Le petit train à Crémaillère de la Jungfrau en Suisse, le plus haut d’Europe (3 454 mètres d'altitude) construit de 1892 à 1912, est aujourd’hui devenu une référence en matière de développement durable !
En France, nous avions Le chemin de fer du Mont-Revard, une ligne de chemin de fer à crémaillère de 9 350 kilomètres, inaugurée en 1892, qui reliait Aix-les-Bains à la station touristique et de sports d’hiver du Revard en Savoie, abandonnée en 1937, remplacée par un téléphérique, fermé en 1969 alors que l’industrie liée à l’or blanc était en plein boom…
Deux pays, deux approches bien différentes…
De 2012 à 2021, La France a perdu plus de 3 500 kilomètres de lignes ferroviaires exploitées pour 27 000 aujourd’hui (Source Statista 2023), au moment où l’urgence climatique se faisait jour et aurait nécessité à l’inverse, une relance du secteur…
La politique du tout TGV et l’augmentation des tarifs, liée à celle-ci, ont conduit à cette désaffection de lignes qui irriguaient nos territoires et reliaient l’humain des villes à celui des villages.
En 2018, le rapport Spinetta portait même une critique très sévère sur les « lignes peu utilisées », et « héritées d'un temps révolu ».
Avec l’Occitanie Rail Tour, il semble bien que ces choix et avis soient remis en question, et que des solutions alternatives pour rendre les petites lignes rentables soient enfin proposées, il était temps !
En effet, l’un des principaux objectifs affichés du dispositif consiste à favoriser le maintien en activité des lignes à potentiel touristique.
©Photo ci-dessous : Jean-Pierre Lamic
Des solutions qui passent par le tourisme
L’Occitanie a clairement orienté cette politique de revalorisation du chemin de fer vers l’activité touristique.
L’une des principales innovations est d’avoir créé des suggestions d’escapades pour de courts séjours de proximité à partir des lignes existantes.
Pour cela, la Région a attribué un nom à chacune d’elles : ligne du Piémont menant vers les Pyrénées, ligne des Cévennes, etc.
À partir de cette dernière, il est possible de rejoindre le chemin de Stevenson au départ de la gare de Nîmes et de se rendre à Langogne pour deux jours de randonnée avec un âne bâté.
Une autre proposition consiste à visiter Cahors, naviguer sur le Lot, et emprunter un tronçon du chemin de Compostelle.
Une manière simple et efficace de mettre en avant le riche patrimoine local et régional qui recense 9 sites inscrits au patrimoine mondial par l’UNESCO, 2 parcs nationaux, 1 parc naturel marin, 8 parcs naturels régionaux, 44 stations de sports d’hiver, 28 établissements thermaux, plus de 50 ports de plaisance et 41 grands sites naturels et culturels.
Pour compléter ces offres et développer un tourisme vertueux, il est prévu des partenariats avec divers organismes.
L’Association Nationale de l’Écotourisme et du Slow-Tourisme, dont le siège social est situé en Lozère est évidemment fortement intéressée par ces perspectives de collaboration favorables à son domaine d’activité !
Pour tout savoir sur cette opération : https://www.tourisme-occitanie.com/rail-tour/
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