Danilo était Savoyard, initiateur d'un " art de marcher en pleine conscience " issu de la « marche afghane » qu’il « ressuscita » il y a plus de 25 ans déjà…
En juin dernier, il encadra son dernier stage à Vresse-sur-Semois en Belgique, alors que la maladie le diminuait.
Auteur de « Je marche donc je suis (Mango, 2017), et de « L’art de marcher en pleine conscience » (Mango mars 2019), Danilo Zanin et son sourire laisseront un souvenir marquant à tous ceux qui l'ont suivi et côtoyé sur les chemins de France, de Belgique, de Suisse, d'Espagne, du Népal, de Jordanie, de Colombie, ainsi que dans les déserts d'Afrique du Nord.
Il définissait ainsi son « art » :
« Ce que je propose, ce n'est pas seulement de la marche où on met un pied devant l'autre, mais une vraie technique pour mieux respirer et arpenter tous les terrains.
En montagne, je croise beaucoup de marcheurs qui sont épuisés.
Pourquoi ? Parce qu'ils marchent trop vite, font de trop grands pas, ne respirent pas par le nez, se servent mal des bâtons... Parmi eux, qui ressent vraiment le contact avec le sol ? Qui a conscience du paysage autour de lui sans avoir forcément besoin de nommer les arbres ou de qualifier les montagnes et donc de mettre un voile entre soi et la nature ? » (texte publié sur le journal belge : Le Vif).
… « Le bonheur, c'est d'être sans attente. Comme le yoga qui vise à unir le corps et l'esprit ; le but n'est pas d'arriver au point B mais de cheminer, d'être présent à chaque instant, en pleine conscience… ».
… « L'essentiel n'est pas de se remplir la tête mais de se la vider ».
… « Quelqu'un qui marche est quelqu'un de "libre". Marcher, c'est redevenir libre du matériel, de la mécanique, de l'informatique, de la dépendance...
On sédentarise les nomades car ce sont des gens libres ».
Danilo avait commencé sa vie professionnelle comme agent SNCF, et s’était vite rendu compte que la vie au grand air et les alpages de son grand père lui manquaient.
Il devint accompagnateur en montagne en 1985, au tout début de l’histoire des AEM, deux ans après son premier voyage au Népal…
De ce métier il disait « De cette passion j'ai fait un métier merveilleux même s'il est précaire ».
De 1995 à 1998, il se forma à la sophrologie pour ensuite pouvoir créer son « art de marcher » et sa petite agence de voyages unipersonnelle.
Je l’ai croisé souvent, au départ d’une randonnée, sur un parking en train de préparer son groupe à sa science avant de débuter la randonnée, sur la route reliant Chambéry à Grenoble (avec nos véhicules bariolés à l'effigie de nos stuctures respectives)…
À l’automne dernier, j’ai voulu intégrer son ouvrage dans « la Librairie du voyage durable », présentée au Salon Sol & Écotourismo.
Nous eûmes divers échanges au cours desquels il me demanda un « coup de main » pour déménager de Grenoble à Chambéry.
Mais son emploi du temps ne concordait pas avec le mien…
Ses derniers mots lors de cet échange furent « À bientôt sur Chambéry ».
Mais la vie a continué à filer…, et nous ne nous y sommes pas rencontrés.
Je le retrouverai un jour là où il est, c’est sûr… Il a dû choisir le plus bel endroit…
Vous trouverez son dernier ouvrage dans la Librairie du voyage durable.
Danilo, c’était l’un des tout premiers acteurs du slow tourism, 25 ans avant que les médias ne s’intéressent au sujet…
Arvi pa Danilo ! (Aurevoir en patois savoyard).
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