Les critères du Code de déontologie du voyage responsable

Un Comité de 16 personnes représentatives de l'ensemble du secteur du tourisme dit "responsable" a défini les critères à respecter pour s'engager concrètement et réellement en faveur de voyages responsables.

Les voici, ci-dessous.

Le Média du voyage durable publiera la liste des structures s'engageant à respecter l'ensemble : à court terme, aujourd'hui, ou avec leurs bonus pour un niveau d'excellence.

Ce Code est complété par différentes chartes concernant des voyages spécifiques : au sein des déserts, en plongée, en lien avec la faune ou les animaux, ou pour l'écovolontariat et le voyage participatif, etc.

Les critères :

Critère 1 : Respecter la planète, les autres, le vivant sous toutes ses formes

Pour ce faire, le voyagiste s'engage à :

Proposer des offres respectant les 9 limites planétaires et leur dépassement en 2022

  1. Changement climatique ;
  2. Érosion de la biodiversité ;
  3. Modifications des usages des sols ;
  4. Utilisation d’eau douce ;
  5. Perturbation des cycles biochimiques de l'azote et du phosphore ;
  6. Acidification des océans ;
  7. Aérosols atmosphériques ;
  8. Diminution de la couche d’ozone ;
  9. Pollution chimique,

Précision : les voyagistes et les voyageurs ont davantage d'emprise sur les deux premières ainsi que sur la quatrième limite.

Se former à la préservation de la faune, de la flore, et à l'ensemble des écosystèmes présents sur les territoires concernés par ses offres.

Respecter chaque être humain, tant dans le pays émetteur que dans le territoire concerné, sa culture, ses traditions, sa religion, ses pratiques sociales, et ne pas compromettre l'équilibre des sociétés accueillantes.

Gérer ses déchets et ceux de ses clients de manière efficiente, et adapter cette gestion à la destination

 

Critère    2   : 

Proposer des séjours correspondant à un tourisme responsable.

Pour ce faire, le voyagiste s'engage à :

  1. Respecter les législations en vigueur, tant en France que dans la destination ;
  2. Réduire au maximum son empreinte écologique à travers ses pratiques, les activités proposées, la sensibilisation de sa clientèle ;
  3. Proposer des groupes à taille humaine pour ne pas encourager le tourisme de masse, en adaptant le nombre de participants au type de voyage proposé. Exemple : 12 personnes maximum pour un voyage, avec les cas particuliers suivants en cas de rencontre avec des habitants : 4 avec un médecin, 6 avec des moines ou religieux, 8 avec une famille ou pour des voyages exceptionnels engagés ;
  4. Limiter la fréquence des départs de manière à garantir la qualité des rencontres prévues au programme : Sur l’année par plus de 5 touristes pour un habitant ;
  5. Intégrer dans son offre une part significative quantifiée d’authenticité culturelle ;
  6. Intégrer dans son offre le degré de fragilité du lieu, de sa faune, de sa flore et de ses habitants. Proposer des destinations alternatives aux destinations réputées comme «incontournables» ;
  7. Contribuer à une découverte immersive des territoires (milieu naturel, productions locales, savoir- faire, patrimoine) ;
  8. Encourager, s’il y a lieu, l’achat de souvenirs liés à l’artisanat authentiquement local, en dissuadant l’acquisition de produits fabriqués en série dans des pays non respectueux des droits humains et sociaux ;
  9. Proportionner la durée des séjours à leur éloignement, les longs courriers étant réservés à des séjours exceptionnels, à vocation sociale ou solidaire, ou encore liés à la protection de la biodiversité. Exemple, selon le ratio de 1.000 km/1,5 jour de séjour, un circuit au Vietnam (A/R de 14.000 km) devrait durer au minimum 21 jours ;
  10. Commercialiser une programmation cohérente avec les objectifs du voyage responsable dans le respect des 17 Objectifs de Développement Durable de l’ONU ;
  11. Co-construire ses séjours et ne pas sous-traiter des« packages » conçus par d’autres et ne pas construire des partenariats avec des structures qui ne respectent pas les critères du code de déontologie ;
  12. Proposer en option un régime végétarien à ses voyageurs ;
  13. Proposer en option des initiatives locales (de courte durée et ponctuelles) auxquelles les voyageurs peuvent contribuer. Exemple : faire du kayak pour ramasser des déchets, participer aux vendanges, récoltes, etc. ;
  14. Ne pas communiquer de manière à faire du greenwashing et s’interdire de :
  • Détourner la communication des vrais problèmes ;
  • Justifier au moyen d'arguments fallacieux ses propres choix éconimiques ;
  • Mettre en lumière des actes qui restent minoritaires.

 

Critère 3 :

Utiliser une mobilité la moins polluante possible en s’inspirant des documents relatifs à l’empreinte carbone – Faire en sorte de la réduire efficacement en incitant les voyageurs à calculer leur empreinte sur le site de l’ADEME

Pour ce faire, le voyagiste s'engage à :

  1. Établir des programmes permettant de réduire et limiter réellement et concrètement les déplacements émetteurs de gaz à effet de serre (GES), en vérifiant que chaque mode de mobilité utilisé produise le moins de gaz carbonique possible.
  2. Faire en sorte que les déplacements choisis respectent toutes les formes du vivant.
  3. Inciter la clientèle à utiliser les transports en commun (train, autocar, co-voiturage) quand cela est possible pour se rendre sur les lieux du séjour.
  4. Supprimer sa consommation de plastique sur place : bouteilles d’eau, lingettes, pailles, couverts, etc.
  5. Manger local et de saison et éviter le gaspillage alimentaire via les buffets à volonté.

Critère 4 :

Proposer des séjours aux impacts sociaux positifs et solidaires.

Pour ce faire, le voyagiste s'engage à :

  1. Former ses voyageurs au respect des populations locales, guides, habitants, etc. ;
  2. Informer ses voyageurs sur les particularismes locaux ;
  3. Développer des relations durables et équilibrées avec ses partenaires ;
  4. Ne pas proposer de rencontres ou spectacles folklorisées ;
  5. Informer ses clients des règles à respecter avant toute visite de lieu(x) de culte ;

Critère 5 :

Faire encadrer ses séjours par des guides qualifiés et diplômés.

Pour ce faire, le voyagiste s'engage à :

  1. Informer ses clients à propos de la qualité de ses guides : références, diplômes, compétences, voire leur nom (pas de guides interchangeables sans en informer sa clientèle) ;
  2. Fournir des clés de compréhension en faisant appel à une médiation par des guides spécialisés. Utiliser les services de guides formés au tourisme responsable, en lien direct avec l’agence commercialisant le séjour ou l’agence réceptive ;*
  3. Utiliser les services de guides diplômés et assurés lorsque l’activité le demande : montagne, patrimoine, activités sportives, etc. ;
  4. Imposer aux guides leur présence sur les marchés locaux afin de renseigner les voyageurs sur le réel niveau de vie des habitants et éviter ainsi l’inflation des prix ;
  5. Proscrire les séjours « en liberté » là où la médiation est importante, ainsi que les «autotours» ;

Critère 6 :

Utiliser des hébergements responsables.

Pour ce faire, le voyagiste s'engage à :

  1. Privilégier les constructions intégrées dans la vie locale (ancrage territorial), de taille humaine, et bien en accord avec leur environnement (matériaux naturels : bois, chanvre, etc., plantations endogènes…) ;
  2. Favoriser les centres d’accueil utilisant des énergies renouvelables ou ayant pris des mesures pour limiter les dépenses en énergie ;
  3. Choisir des hébergements utilisant une gouvernance socialement responsable ;

Critère 7 :

Respecter le bien-être animal.

Pour ce faire, le voyagiste s'engage à :

  1. Prendre en compte le non dérangement de la faune sauvage par son activité de découverte ;
  2. Réduire son impact sur la faune et l'environnement ;
  3. Favoriser les programmes de conservation des espèces et des milieux ;
  4. Proscrire toute activité nocive pour les animaux en respectant les critères du PACT for Wildlife (annexe 1) ;
  5. S’interdire les services de prestataires ne respectant pas le bien-être animal et la biodiversité en général (dérangement, chasse aux trophées...) ;
  6. Ne pas communiquer autour de dérives (proximité, toucher…), sauf pour les dénoncer. Être attentif au respect de chaque animal en cas de déplacement utilisant des animaux.

Critère 8 :

Cas particuliers.

Respecter le désert : pour tout voyage se déroulant en milieu désertique en s’engageant à respecter la Charte éthique pour un désert propre (annexe 2) ;

Safaris terrestres : S’engager à respecter la Charte éthique des safaris terrestres (annexe 3) ;

Plongée : S’engager à respecter le milieu marin en suivant les recommandations de la Charte éthique de la plongée (Annexe 4) ;

Photographie animalière : S’engager à faire respecter par ses participants la Charte éthique de la photographie animalière (annexe 5) ;

Écovonlariat : S’engager à respecter la Charte éthique de l’écovolontariat ;

Voyages participatifs : S’engager à faire respecter par ses participants la Charte de l’écovolontaire.

BONUS pour un niveau d'excellence

Ne pas programmer de séjours d’une durée de 8 jours, hors France et pays limitrophes accessibles par voie terrestre, en Europe, Afrique du Nord et au- delà ;

Ne pas programmer de séjours d’une durée inférieure à 15 jours pour des destinations en moyens et longs courriers (et pour ces derniers plutôt 21 jours) ;

Ne pas proposer de séjours pour plus de 12 personnes ;

Ne pas proposer les mêmes séjours avec une fréquence hebdomadaire.

©Image : Justine Frédéric

©photos : Jean-Pierre Lamic

Ce code de déontologie a été créé à l’initiative du Média du voyage durable.

Il a été établi de manière participative, respectant les points de vue exprimés par les 16 personnalités représentatives de l’ensemble du milieu du tourisme responsable, engagées dans cette démarche.

Vous trouverez le Code de déontologie du voyage responsable sous format PDF en pièce jointe en bas de l'image large, ci-dessous.

 

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Auteur : 
Jean-Pierre LAMIC

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