Passionnée par la mer, la voile et la faune marine, Céline Arnal a mis en pratique ses passions en devenant Docteur en Biologie- Écologie marine et Comportement Animal – obtenu à l’Université de Perpignan, et depuis 2005 en devenant Fondatrice et Directrice de l'association Cybelle Planète, une association d’écovolontariat international et de sciences participatives en mer.
En 2011, elle a rejoint l’Association des Voyageurs et Voyagistes Éco-responsables, ce qui me permit de rencontrer cette personne engagée pour mon plus grand plaisir.
En 2012, elle participa au second Forum National du Tourisme Responsable (Montpellier) où elle présenta l’écovolontariat et le voyage participatif.
En 2014, elle initia un an de débat participatif et pris part à la création du Collectif Francophone d’Écovolontariat, recueillant un total de 533 réponses et commentaires auprès de 400 personnes – dont 74% d’écovolontaires ; et fut à l’origine de la Charte éthique de l’écovolontariat©, qui vit le jour début 2015.
En 2016, alors que je venais de terminer l’élaboration du système d’évaluation in-situ : SEVVE, je m’inscrivis sur l’une des missions cétacés organisées par l’Association.
Ainsi, nous pûmes valider la pertinence des critères grâce à la constante préoccupation de Céline pour améliorer ce qui peut encore l’être…
En 2018, elle permit l’organisation des premières rencontres internationales de l’écovolontariat regroupant huit structures engagées, dans le cadre du Salon international de l’écotourisme du voyage solidaire et participatif (World Trade Center – Grenoble).
De ces rencontres naquirent la Charte des écovolontaires©.
En 2020, Cybelle Planète fut la première structure en Europe à adopter le principe de la Compensation territoriale©, avant que la prolongation de la crise actuelle n’en reporte la mise en œuvre.
Elle est également la seule dirigeante, parmi les innombrables structures utilisant des déplacements dans le cadre de missions (ou de voyages pour celles qui se situent dans le domaine du tourisme) à avoir repris une étude faite en 2010 sur la compensation carbone en la réactualisant.
Ainsi, avec Cybelle planète, la compensation carbone n’est pas juste une question de marketing ou de greenwashing, mais un réel engagement éthique pensé comme tel.
C’est suffisamment rare pour être souligné !
Questions à Céline :
Peux-tu nous donner ta définition de l’écovolontariat ?
« L’écovolontariat est une action solidaire et participative qui consiste à aider, durant son temps libre, un projet lié à la préservation et à la valorisation de la diversité animale, végétale, environnementale, et culturelle. L’écovolontaire est un citoyen engagé et bénévole et ne peut, à ce titre, recevoir de contrepartie financière pour son action .
Il n’appartient pas au secteur du tourisme, mais à celui du voyage participatif »...
Comment définis-tu ton engagement ?
Depuis 2005, je me suis engagée dans une démarche et des projets participatifs ou le terme ACTION CITOYENNE prend tout son sens. Je suis convaincue que la préservation de la biodiversité est l’affaire de tous…
Quelles sont tes plus belles réussites ?
Nous avons permis à plus de 3 300 personnes de concrétiser leur engagement envers la biodiversité en devenant écovolontaires, que ce soit pour aider un programme en France ou à l’International.
Notre programme de sciences participatives en mer méditerranée, Cybelle Méditerranée, nous a permis de collecter des milliers de données sur la faune marine du large. Après 12 années de programmes, Cybelle Planète a publié un premier bilan de son programme Cybelle Méditerranée, pour la période 2009-2020. Celui-ci établit une synthèse complète des résultats obtenus grâce à la contribution des écovolontaires sur l'état et l'évolution des populations d'animaux vivant au large des côtes Méditerranéennes...
Nous bénéficions du soutien d’entreprises et de centaines de donateurs chaque année, ce qui nous permet d’aider les programmes de protection de la faune sauvage avec qui nous travaillons, et également de poursuivre nos actions en mer méditerranée.
L'Association Cybelle Planète est agréée 1% for the Planet, ce qui concrétise nos engagements et conforte la crédibilité de nos actions.
Bien sûr également, la démarche participative ayant conduit à la création des deux chartes fut une belle réussite, avec de belles rencontres à la clef, et de nombreux échanges constructifs.
Comment Cybelle Planète est-elle née ?
Je me suis toujours passionnée pour la nature, et je me suis sentie très tôt concernée par la nécessité de protéger la faune et la flore. Mon expérience dans la recherche, m’a permis d’effectuer plusieurs séjours dans des pays anglo-saxons.
C’est ainsi que j’ai découvert l’écovolontariat et ses possibilités d’actions dans un but de préservation de la biodiversité.
À l’époque, en France, il n’existait que peu d’offre en ce domaine, alors avec quelques amis nous nous sommes lancés et avons créé l’association Cybelle Planète.
Peux-tu expliquer à nos lecteurs ce que sont les sciences participatives ?
Les sciences participatives font intervenir les amateurs pour aider à améliorer l’état des connaissances à propos d’une question scientifique.
Dans notre cas nous nous sommes intéressés à améliorer l’état des connaissances sur la faune marine du large : cétacés, raies, requins, et tortues marines…
Pour cela en 2007, nous avons mis en place un programme de recherche participative pour le suivi de l’état de santé de la biodiversité marine méditerranéenne : Cybelle Méditerranée.
Ce programme est basé sur la contribution bénévole d’amateurs, plaisanciers, ou écovolontaires, participant à nos missions en mer dans le but d’effectuer des observations et les recenser.
Les informations collectées sont restituées directement à bord par les contributeurs sur notre application mobile OBSenMER, et s’ajoutent à une base de données collective qui est mise à la libre disposition de la communauté scientifique.
Quelles évolutions, ces missions ont-elles permis de mettre en évidence ?
Notre bilan après 12 années d’études révèle que certaines populations de cétacés semblent plus en souffrance que nous le pensions, c’est le cas du Dauphin bleu et blanc qui est l’espèce la plus commune en méditerranée Nord-occidentale.
Celle-ci a naturellement besoin de passer une grande partie de son temps dans de grands groupes sociaux, à socialiser ou à se reposer.
Ces 12 dernières années, ce dauphin semble passer de plus en plus de temps à chasser en petits groupes, ce qui pourrait être causé par une diminution de ses ressources alimentaires.
Le Dauphin bleu et blanc apparait aussi sensible à la température de l’eau, directement liées à la météorologie, et par voie de conséquence au dérèglement climatique en cours.
Le trafic maritime semble impacter les cétacés comme le Dauphin Bleu et Blanc, le Cachalot, ou le Rorqual commun, qui semblent se déplacer vers des zones plus éloignées des côtes.
Nous avons également pu constater que les populations de certaines espèces protégées augmentent avec les années, c’est le cas du Globicéphale noir, du Rorqual commun, et du Diable de mer.
Ces résultats sont encourageants quant aux effets positifs des mesures de protection mises en place pour ces espèces.
Grâce à la contribution des écovolontaires, nous participons à une véritable veille de l’état de santé des populations de cétacés et, si cela s’avère nécessaire, nous pourrons tirer la sonnette d’alarme.
Mais Cybelle Planète, ne propose pas que des missions en Méditerranée, ni uniquement en mer !
Nous œuvrons au sein de nombreux programmes de préservation d’espèces différentes de faune sauvage aux 4 coins du monde.
Nos partenaires ont également des résultats très prometteurs, obtenus grâce au soutien des écovolontaires, nous les publions régulièrement.
Conclusion
Il est souvent effectué une confusion entre le tourisme et l’écovolontariat.
Celle-ci se réalise par le biais d’amalgames obtenus à partir des mots « volontourisme » ou « volontariat », comme cela a été récemment mis en évidence par le projet de loi porté par Mme la députée de la 11e circonscription des Français de l’étranger, Anne Genetet.
Voir notre récent article sur le sujet.
Un texte qui préoccupe particulièrement le monde de l’écovolontariat, car supprimer pour ces structures la possibilité de faire bénéficier les écovolontaires des déductions fiscales prévues par les textes, signifierait à termes la disparition de bon nombre de ces organismes dont l’objet principal n’est pas de réaliser des bénéfices, mais d’assurer des missions d’intérêt général au service de la biodiversité…
Céline Arnal étant elle-même une scientifique en lien avec la biodiversité illustre parfaitement le fait que ces missions ne peuvent s'apparenter à du "tourisme".
Merci Céline pour ton engagement, garde le cap, et sache qu’au Media du voyage durable et au sein de l’Association des Voyageurs et Voyagistes éco-responsables nous sommes admiratifs de ton parcours de vie et des efforts consentis, nécessaires pour être parvenue là où tu te trouves aujourd’hui.
Dans l'article initial, nous souhaitions longue vie à Cybelle Planète, en dépit des aléas du moment, et d’une crise qui s’éternisait...
Aujourd'hui Cybelle planète a disparu.
Céline s'est reconvertie, l'Association des Voyageurs et Voyagistes Éco-responsables a perdu l'un de ses membres-adhérents, parmi les plus investis, l'écovolontariat, les sciences participatives, et les écovontaires aussi...
Copyright photos : Cybelle Planète - Jean-Pierre Lamic
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Alors, merci à tous ceux qui soutiendront ce travail d'information.
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