Durable, durable, durable… Certains n’ont que ce mot à la bouche ou l’affichent en bas de page de leurs catalogues…
Tout devient durable… Un cabinet de conseils, un Office de tourisme, un Parc Naturel, un séjour, un circuit, un voyagiste, un hébergement, une Région, et il y a même une pléthore d’acteurs revendiquant faire du « tourisme durable », s’appuyant sur les définitions qui en ont été faites par l’OMT ou d’autres.
J’ai publié deux ouvrages sur le sujet du « Tourisme durable », un à propos des « Sports d’hiver durables », et pourtant, je n’ai jamais revendiqué être « durable ».
Non, ce concept est, et restera, une « Utopie » tant que la gouvernance mondiale, reposant sur l’exploitation à outrance des ressources de la planète fait que nous consommons 1,7 Terres (or, il n’y en a qu’une…), et que le 2 août 2023 nous avions déjà utilisé ce qu’elle peut nous offrir sur une année.
40 années de sports d’hiver ne m’ayant pas permis de me loger décemment en Haute Tarentaise, j’ai acheté un chalet d’alpages en ruines en 2001.
Du sol en galets de rivières, jusqu’à la charpente en mélèze, en passant par les murs, en pierres de pays, jusqu’aux lauzes, tout y était « durable ».
L’électricité est solaire, mais il a fallu fabriquer des panneaux.
Les batteries sont récupérées sur les dameuses, et durent encore 6 ou 7 ans.
L’eau provient de la source grâce aux captages anciens, que nous avons remis collectivement en état, et entretenons.
Le chauffage se fait au bois, qui peut être récupéré sur place.
Mais le quasi « durable » s’arrête-là !
Sans transport public (oui en 2024 la Région n’a toujours mis aucun transport public à disposition des travailleurs et saisonniers), ce sont 27 kilomètres aller pour rejoindre la plupart des magasins.
Pour remplacer les 18 tonnes de lauzes anciennes, nous n’avons pas monté les nouvelles à dos de mulet…, ni aucun des outils ou matériaux qui ont servi aux 15 années de rénovation.
Non, tout cela n’aurait pas été possible sans énergies fossiles, pour y accéder, et alimenter un groupe électrogène.
Par conséquent, je ne suis pas « durable », non par choix, mais parce que l’on nous impose des modes de vie qui ne le sont pas.
Et même si mes séjours s’effectuent à pied, en raquettes (en plastique) ou en ski, en consommant le fromage local (rien d’autre n’est produit sur place…), je ne serai jamais « durable ».
Donc, je parle d’#écotourisme, de #Slowtourisme, de #Tourismerégénératif, voire low-carbone (et pas no-carbone ou 100% compensé…), pour être honnête avec moi-même et les autres.
Serait-il possible d’exiger cela de ceux qui revendiquent être des acteurs du tourisme durable ?
Est-ce trop demander aux autorités de s'intéresser à ceux qui œuvrent sur le terrain à rendre le tourisme plus soutenable ? (Le mot est bien plus juste que "durable").
Cela devient urgent et nécessaire pour remettre un peu de crédibilité dans cette notion tant galvaudée qu’elle n’a plus aucune valeur !
Parce que les efforts fournis par ceux qui font tout pour réduire leur empreinte écologique ne sont plus visibles…
C’est d’ailleurs la raison d’être du greenwashing !
Et plutôt que de calculer son empreinte carbone, essayons déjà, chacun à notre niveau, de la réduire au maximum par des actes tangibles...
Pendant ce temps, nous assistons impuissants à la disparition progressive de nos glaciers...
La photo de ce qui reste de ce qui fut un glacier a été prise en 2019, face à ce chalet.
Depuis 3 ans, la partie à gauche n'est plus en glace.
Les glaciers, la biodiversité, eux, ne sont pas durables...
#Tourismedurable #greenwashing
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