Le lancement des états généraux de la transition du tourisme en montagne a eu lieu lors des rencontres organisées à Métabief (Jura) les 16 et 17 mars derniers.
Ces rencontres constituent l’acte fondateur de cette démarche qui devrait se conclure à l’automne.
Le modèle de Métabief
La première journée fut organisée autour des réalisations opérées par la station de Métabief, que de nombreux participants ont jugées intéressantes à titre d’exemple, avec 6 scénarios présentés plus particulièrement parmi les 12 étudiés.
Le premier a visité les horizons sans neige qui se profilent à partir de 2035, selon l’étude réalisée dans le Doubs. Une Transjuracienne sans neige a donc été envisagée, avec la diversification possible et élargie des différentes activités de substitution au ski traditionnel.
Le second est constitué par la réalisation d’une plateforme qui permet de mutualiser les achats ou la location de matériel, son entretien, sa réparation, etc.
Le troisième est la mise en place d’une filière liée à l’usage du vélo dans le Jura, appelée Jujubike.
Le quatrième concerne la création d’une zone agricole partagée à partir d’hectares de terrains préemptés, situés principalement à l’entrée des villages et destinés à la culture de produits locaux.
Le cinquième questionne les sur fréquentations, la gestion des flux, voire la création de réserves intégrales.
Le sixième s’est intéressé à la mobilité douce, avec une rame électrique desservant 45 stations multimode, à partir desquelles sont proposés des modes de transport non polluants répondant à la problématique du dernier kilomètre.
Restitution des ateliers
L’organisation sans faille effectuée via internet a réalisé la création d’ateliers dans des salles virtuelles et permis ainsi à chacun des 137 participants recensés de s’exprimer s’il le désirait, et d’afficher ses idées.
Les ateliers proposaient 4 rubriques : les freins à lever – les ingrédients – les moyens – la méthode à utiliser.
Une cinquième, celle des bonnes astuces s’est imposée ensuite.
Les freins recensés
- Le modèle actuel ! Parce que le conformisme social lui étant lié favorise ou justifie des pratiques à modifier ou éradiquer dans le cadre d’une transition volontaire
- Psychologiques : accepter le changement à court et long terme
- L’aspect financier : quels moyens ?
- La gouvernance actuelle / la prééminence de la politique et le poids des politiques/ le manque de vision partagée et de compétences
- Le manque de sensibilisation des élus locaux et décideurs
- L’absence de modèles et de repères
- L’absence des politiques publiques face à la prééminence du privé
- Le défaut d’intégration des stations au sein des communes
- Le temps des mandats électifs
- Le PFH (Putain de Facteur Humain…)
- La croyance suivante : la technologie peut tout et nous sauvera
- L’absence de futur commun
- La multiplication de labels se superposant, aux critères flous, et défendant souvent des intérêts privés
Les ingrédients
- Les habitants / citoyens / touristes / acteurs socio-professionnels / acteurs des loisirs sportifs / les associations de protection de l’environnement / la recherche et les chercheurs / les élus / les représentants de la culture
Les Moyens
- La science – les connaissances – la formation – la pédagogie en général
- La création de moments de retours d’expériences récurrents
- Des financements publics ambitieux et pertinents
- La prise en compte de tous les acteurs, notamment ceux de terrain, donner sa place à chacun et éviter l’isolement de certaines catégories
- L’appropriation de la transition par les territoires
- L’intégration de l’expertise et la recherche
- La création de dynamiques territoriales
La Méthode
- Distinguer les actions à créer pour le court terme et celles sur le long terme
- Modifier la gouvernance – imposer son ouverture à la société civile, les habitants des territoires concernés– créer une transversalité et replacer les habitants au centre (l’un des principaux leitmotivs de ces rencontres)
- Établir qui décide/ qui gère/ avec quelle légitimité ?
- Établir des diagnostics
- Élaborer des stratégies sur le court – le moyen – le long terme
- Créer ou identifier des indicateurs de mesure et un label fiable, indépendant et unique
- Ne pas réinventer ce qui existe déjà (très en vogue…)
- S’appuyer sur des réseaux (mêmes démarches – partage d’expériences – échange de bonnes pratiques, etc.)
- Lister ce qui ne fonctionne pas
- Repérer les fausses bonnes idées (numérique, Instagram, communication non contrôlée, etc.)
- Créer des groupes – y impliquer les jeunes – et instaurer des temps réguliers d’échanges
- Œuvrer à la sensibilisation des publics
- Faire cohabiter les attentes touristes / habitants (importance des sondages réalisés in-situ)
- Agir sur la communication générant les sur fréquentations : dé-marketing ?
- Établir une définition, une vision commune, de ce qu’est la transition souhaitée
- Ne pas modéliser les démarches
- Définir comment distinguer transition et vision
- Appréhender la capacité à s’engager collectivement dans le changement
Les bonnes astuces
- Œuvrer avec enthousiasme et savoir le générer autour de la méthodologie appliquée
- Créer un récit désirable
- S’inspirer des stations qui ont dû fermer
- Créer un comité de la transition ou des transitions
- Avoir de l’ambition
- Établir des stratégies adaptées et spécifiques
- Sortir du catégoriel et des cases dans lesquelles on a l’habitude d’enfermer les autres
Bien entendu, en tant que dépositaire de la notion de compensation territoriale@, je l’ai suggérée parmi les outils pertinents, notamment pour la création d’aménités touristiques : produits locaux, services publics ou de mobilité douce, ou quelque chaînon manquant à la création de séjours éco-responsables, etc.
Un grand merci aux initiateurs et organisateurs qui ont permis ces échanges constructifs, polis et respectueux, chargés d’un avenir … désirable.
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Et ici l’article qui vous en dit plus à ce sujet…
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