Hier 20 avril, les Canariens étaient appelés à manifester contre le tourisme de masse avec ces mots « Les Canaries ont une limite ».
Contrairement à ce que la presse française a pu laisser croire ces derniers jours, il n’était ni question des sur fréquentations ou du « surtourisme » pouvant avoir lieu en certains points de l’archipel, ni d’un rejet à l’encontre des touristes, mais d'une demande forte pour un changement radical de l’économie touristique appliquée sur l’ensemble des 7 îles.
Ya basta ! Oui, de ce modèle macroéconomique qui génère d’immenses revenus aux sociétés internationales, croisiéristes (TUI et Aida) en première ligne, et aux gestionnaires de l’hôtellerie internationale, qui exploitent les territoires et les humains qui y vivent et y travaillent…
C’est-à-dire, ce que je dis depuis des dizaines d’années pour en avoir mesuré les conséquences dans beaucoup d’endroits où j’ai travaillé, et les avoir subies tout au long de ma carrière.
Les 57 000 manifestants, dont 30 000 à Santa Cruz de Tenerife, la capitale de l’archipel, réclament :
- Un moratoire sur les constructions, notamment d’hôtels exogènes
- L’instauration d’une écotaxe afin de pouvoir financer la protection de l’environnement naturel, très riche, menacé par divers rejets. L’écologie étant au cœur de ce mouvement.
- Des mesures et des financements pour le retraitement des déchets et des eaux usées (vertido = déversements - à Los Silos sur l’île de Tenerife, notamment), produits par ce tourisme-là.
- Des moyens pour juguler la hausse des prix des services, des loyers, et du logement en général (Ce que je décris dans cet article).
Et par conséquent, une gestion des conséquences sociales de ce tourisme de masse, qui constitue une appropriation des territoires par des structures privées sans prise en compte des conséquences qu’il peut avoir sur les populations et employés concernés.
En clair, les Canariens réclament un tourisme (40 % d’entre eux en vivent) à visage humain, respectueux de l’environnement naturel et des habitants, soit ce que permet un tourisme basé sur la microéconomie et une répartition juste et équitable des revenus du secteur.
Les Canariens viennent de donner un visage à ce que le Media du voyage durable revendique depuis ses origines.
Nous leur apportons tout notre soutien, donc !
Oui, Ya Basta !
Photo : Newsletter Tiempo de Canarias
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