Nous sommes en 2023, et il semble toujours impossible de faire connaître en France les véritables acteurs de l’écotourisme dont certains sont sur le terrain depuis 40 ans pourtant.
Une anomalie bien française due à de nombreuses raisons, mais la principale semble être l’accaparement de la communication par des structures commerciales dans le but de diriger le public sensibilisé vers des offres issues de leurs réseaux.
À l’inverse de l’Espagne qui a su organiser l’écotourisme autour de ses 16 parcs nationaux (11 en France), entre 138 et 195 parcs naturels selon les sources (58 en France), et ses 49 réserves naturelles (169 en France), la France peine à présenter une offre visible et accessible au grand public.
Constatant que les pouvoirs publics ne s’en donnaient pas les moyens, l’Association Nationale de l’Écotourisme et du Slow-Tourisme a décidé de relever ce défi.
Elle a pour objectif principal de regrouper à termes sur une même plateforme l’ensemble des offres d’écotourisme labellisées avec l’un des 9 labels qu’elle reconnaît ou évaluées grâce à son double système d’évaluations SEVVE.
La plateforme s’adresse donc en tout premier lieu aux structures labellisées par les Parcs nationaux (Esprit parc) ou les parcs naturels régionaux (valeurs parc).
Acteurs peu visibles, bien qu’engagés, en raison de la multiplicité des sites les présentant, soit un par entité, et deux sites tentant de réunir l’offre au niveau national…
Parmi les autres propositions d'écotourisme, se trouvent celles des réseaux comme :
- Retrouvance (ONF), qui a bâti des écogîtes en fonction d’itinéraires créés par ses soins, et agencé des séjours en tout compris revendus parfois par d’autres organismes.
- L'ANCEF (Fédération Nationale pour le Développement des Sports et du Tourisme), elle propose des séjours actifs basés sur la pratique d’activités de pleine nature.
- La FACIM (Fondation pour l'Action Culturelle Internationale en Montagne) avec ses Escapades baroques, et des propositions très variées. Elle a formé des accompagnateurs en montagne spécialistes du patrimoine à l’approche spécifique du baroque, et créé des séjours en tout compris sur ce thème. L’un d’eux, coconstruit avec Vanoise écotourisme et commercialisé par celle-ci, est labellisé Esprit Parc par le Parc National de la Vanoise.
La FACIM est membre fondateur de l’ANEST.
- Le Syndicat National des Accompagnateurs en Montagne a créé le site Randoportail qui présente les diverses possibilités offertes par certains accompagnateurs sur leurs territoires,
- V.V.E (Association des Voyageurs et Voyagistes Éco-responsables) affiche une vitrine du savoir-faire de ses membres- voyagistes. Elle présentait, dès le printemps 2020, une cinquantaine de séjours en France, séjours respectant les dix critères de la Charte des voyagistes éco-responsables© pour certains labellisés par les Parcs Naturels Régionaux ou Parcs nationaux.
Notons que V.V.E fut l'organisateur des deux Forums Nationaux du Tourisme Responsable (2010 et 2012) et du Salon international de l'écotourisme, du voyage solidaire et participatif (Grenoble 2018).
- L’association Mountain Wilderness, après avoir été l’instigatrice des États Généraux de la Transition du Tourisme en Montagne (septembre 2021) a travaillé sur le thème de la mobilité douce.
- Le réseau des Stations vertes, regroupant environ 500 communes communique également sur la notion d’écotourisme, et sur son propre label qui constitue une démarche interne au réseau correspondant à ses spécificités propres, s’apparentant à une charte de qualité et d’engagements à respecter pour pouvoir postuler.
- Les nombreux organismes et réseaux liés au cyclotourisme, à l’équitation, la spéléologie, et les sports de nature en général, répartis au sein de nombreux organismes.
- Il existe également des offres « locales » proposées par une pléthore d’organismes publics : OT, CDT, CRT, chacun commercialisant, très souvent, sa propre « chapelle » …
Ces organismes disposent d’une communication propre, non reliée au domaine de l’ecotourisme et du slow-tourisme, ce qui, jusqu’à aujourd’hui, ne permet pas de visibilité en dépit d’un très grand nombre d’acteurs présents sur leurs territoires, souvent depuis longtemps.
Ainsi l’ANCEF réunissait-elle une quarantaine de structures proposant des offres d’écotourisme en tout compris, dès les années 90. Comme par exemple, l’Échaillon ou la Bessanaise.
Ces structures furent à l’origine du développement du ski nordique et de la raquette à neige en hiver, et proposèrent des séjours en itinérance l’été à partir de leurs centres d’accueil.
Si leur activité n’était référencée à l’époque sous aucune des terminologies « tendance » du moment, il s’agissait bien déjà d’écotourisme et de slow-tourisme.
Quant au Syndicat National des Accompagnateurs en Montagne, il a été créé en 1979, et depuis cette date, les membres de cette corporation figurent parmi les pionniers de ce tourisme alternatif.
Raison pour laquelle ils furent invités à participer aux deux Forums Nationaux du Tourisme Responsable en 2010 et 2012, ainsi qu’au Salon international de l’écotourisme (Grenoble 2018).
Des efforts pour faire connaître les réalisations de ces pionniers ont été réalisés, avec, entre autres, ces événements ou des articles, cependant, force est de constater que jusqu’à ce jour, masqués par une rhétorique plus porteuse, ces efforts n’ont pas permis d’atteindre leur objectif : toucher le grand public et les élus.
Pour en savoir plus à propos de l'écotourisme :
©Photos : Jean-Pierre Lamic
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