MATTHIEU CHAMBAUD
RÉALISATEUR | ACCOMPAGNATEUR EN MONTAGNE
Lyonnais d’origine, Matthieu Chambaud a eu l’opportunité de voyager en Europe et en Amérique du Sud pendant ses études et ses premières années d’activité professionnelle dans l’architecture.
Au cours de cette expérience, il tombe amoureux des montagnes dans la Cordillère des Andes.
En juin 2010, en forme de thérapie après des expériences personnelles difficiles, il entreprend la traversée des Pyrénées à pied en solitaire.
Un périple de cinquante-quatre jours reliant l’Atlantique à la Méditerranée qui a profondément modifié son regard sur la vie.
Une expérience qui le bouleverse et l’amène à suivre la formation d’accompagnateur en montagne tout en se questionnant à propos du sens de sa vie.
La dimension introspective de la marche l’interroge et il entreprend alors une première enquête auprès de deux-cent personnes, complétée par une analyse des écrits existants sur le sujet.
Ses premiers résultats, consignés dans son mémoire d’accompagnateur en montagne, ont permis de dégager de grandes pistes de réflexion.
Six ans plus tard, Il décide de s’immerger à nouveau dans un grand périple en montagne où il pourra questionner directement les randonneurs itinérants le long de son parcours.
C’est dans ce contexte introspectif qu’il se lance dans la réalisation d’un premier film documentaire conçu à partir d’une traversée de cinq mois, en suivant la Via Alpina dans les Alpes.
Durant ce parcours, il traverse huit pays, de Trieste à Monaco.
C’est en 2018, d’abord aux Rencontres du cinéma de montagne, puis au Salon de l’écotourisme, du voyage solidaire et participatif à Grenoble, que nous nous sommes rencontrés.
Nous l’avions invité à projeter son documentaire au cours de l’événement.
Du projet à la réalisation
La mise en œuvre de ce projet aura nécessité quatre mois de préparation et d’écriture, cent-trente-neuf jours de traversée et de tournage, d’effectuer deux mille kilomètres à pied en portant huit kilos de matériel vidéo en sus de son propre paquetage , de gravir cent-dix kilomètres de dénivelée positive, de réaliser cent heures de rushs vidéo, de monter une équipe de post production, de consacrer trois mois au montage de l’ensemble réalisé à partir de douze interviews de randonneurs rencontrés sur les chemins empruntés.
Au fil de son parcours, les divers témoignages obtenus en questionnant et interviewant des randonneurs rencontrés, nous enseignent que loin d’être simplement une activité physique dans un décor de rêve, marcher en montagne peut devenir un outil pour décrypter notre mode de vie sous un nouveau regard.
L’enquête a été réalisée pendant l’été 2016 en suivant la Via Alpina, itinéraire international qui permet d’arpenter l’arc Alpin dans son intégralité.
Ainsi, à son retour, il décide de réaliser une deuxième séquence de prises de vue, et de retrouver les protagonistes principaux afin de les interroger, suite à cette expérience, dans leur contexte quotidien.
Matthieu Chambaud voulait également, au-delà du documentaire, réaliser une expérience personnelle profonde de ralentissement et de connexion avec la nature.
Il n’a utilisé aucun moyen motorisé pendant les cinq mois de la traversée et s’était également volontairement déconnecté d’Internet.
Des éléments qui ont largement influencé le tournage et le discours final du film.
Le film documentaire
Le film s’intitule : « Via Alpina - L’Envers du chemin ».
Sa production a été rendue possible grâce à l’aide de sponsors et à la générosité de plus de cent internautes qui ont participé à une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule.
Elaboré avec un budget restreint et selon une nécessité de « légèreté », le tournage a été réalisé avec du matériel de qualité, polyvalent et robuste.
Ce documentaire questionne notre relation au temps, et notamment l’importance des pauses dans nos vies effrénées, et le voyage en général.
Se donner le temps, c’est permettre de mieux se connaître soi-même, dans sa relation à son corps, dans sa relation aux autres, dans sa relation à la vie.
Le film a rencontré un vif succès.
La première a eu lieu à Massy lors du festival Globe-Trotters le 30 septembre 2017, où j’avais été invité également.
Depuis il a été sélectionné dans trente-cinq festivals répartis dans douze pays et a reçu plusieurs distinctions internationales.
Il a également été diffusé à la télévision sur RTS (Radio Télévision Suisse), une chaîne publique, en Juillet 2020.
Un film qui nous questionne :
Le film présente le voyage à pied comme un moyen de réflexion pratique et accessible à chacun.
Que vit-on là-haut dans les montagnes ? Qu’est-ce qu’on y cherche ? Qu’est-ce qu’on y apprend ?
Comment cette expérience peut-elle changer notre quotidien ?
Qu’est-ce que l’aventure ?
« L’aventure » est souvent associée à l’’exotisme d’une destination, le surpassement de soi, ou encore la performance.
Elle est parfois commercialisée sous forme de voyages standardisés.
N’existe-il pas d’autres moyens de vivre une expérience unique ?
De quoi avons-nous réellement besoin pour être heureux et subsister ?
Pourquoi une reconnexion avec l’environnement naturel agit-elle profondément sur le comportement du randonneur ?
Parti seul ou à plusieurs, chaque randonneur vit sa marche différemment.
Dans tous les cas, il alterne isolement et retour au contact social avec la « civilisation ».
Que lui apportent ces différentes expériences ?
Est-il possible de vivre coupé du monde ?
Notre relation au temps, constitue-t-elle le noyau central de nos vies ?
Est-il vraiment nécessaire de ralentir ?
Est-ce que la pause et l’ennui ont une place dans nos vies ?
Et maintenant ?
Quand on lui demande ses prochains projets audiovisuels, il reste discret.
Il laisse la porte ouverte à d’autres projets mais estime qu’il faudra plusieurs années pour creuser à nouveau un thème en profondeur.
À l’aube de la quarantaine, il a créé sa structure de séjours lents, tels qu’il les aime : « Slow Rando », bien avant que la crise actuelle n’éveille l’intérêt pour des voyages décarbonés, tandis que les médias nationaux n’ont toujours pas réussi à identifier les véritables acteurs de terrain, citant à l’envi les grands réseaux d’acteurs du greenwashing…
D’où les portraits d’acteurs engagés, publiés par le Média du voyage durable…
Et cette farouche volonté de montrer que le voyage durable peut constituer une réalité…, sans que cela ne nous apporte rien d’autre que le plaisir de présenter des actions positives d’acteurs engagés, et de belles personnes, loin, si loin, de la perte d’éthique que nous voyons se développer tout autour de nous.
Avec cette idée en tête : Qu’apporte l’itinérance en montagne ? Matthieu continue de s’en nourrir et de tenter de la partager, peut-être au pire moment…
Pourtant, oui, la planète a besoin aujourd’hui de lenteur, de sérénité, de plaisirs simples et profonds, et nous, par-dessus tout, de Liberté !
C’est ce qu’il essaye de transmettre dorénavant avec ses stages et formations à l’itinérance en montagne, avec bivouacs et contact direct avec la nature.
Comme moi-même, il semble ne pouvoir se ressourcer, se réénergiser uniquement comme cela : immergé en pleine nature.
Pas besoin de prise, d’électricité, ni de centrales nucléaires…
L’énergie est là… au bout de nos doigts.
copyright photos : Matthieu Chambaud & Jean-Pierre Lamic
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